Première semaine d’avril, passage Beslay.
Sur fond de marteaux-piqueurs (gilets jaunes et casques rouges s’activent rue
de la Folie-Méricourt), le passage Beslay a doucettement ralenti. Les enfants
en vacances sont moins nombreux dans les écoles et les ateliers en plein air marquent
une pause.
A 150 millions de kilomètres de là, le soleil est encore un
peu timide, mais la lumière s’impose peu à peu sur les nuances pigmentaires des
jardinières.
Au Jardin des connaissances, de nouvelles plantes ont
poussé, à commencer par de petits moulins à vent offerts par LaBel Recup’.
Quelques campanules ont aussi été replantées et on attend
avec impatience les radicelles de capucines semées, qui devraient vite percer
la terre en quête de lumière. Moins protégées qu’une rose par de
petites pancartes tentant d’imposer le respect, elles vont quand même devoir se
battre un peu…
Sur les murs, on a vu sortir de nouvelles espèces qu’on ne
trouve qu’au Jardin des connaissances :
D’abord, il y a l’arbre à coccinelles qui garde l’œil
ouvert. Chacune de ses feuilles a été dessinée par un convive de la Fête des
coccinelles du 26 mars. Certains d’entre vous reconnaîtront la leur.
Ensuite, une nouvelle espèce de coccinelle est venue
s’ajouter aux 6000 existantes. Je vous présente la coccinellae sapiens.
Puis, des feuilles soufflées par le vent depuis les rues
voisines remercient les artistes et les commerçants qui nous ont prêté
main-forte pour ces premiers enjardinements.
Enfin, comme les panneaux électoraux viennent tout juste
d’être installés sur les trottoirs, on s’est dit qu’il était grand temps de
parler un petit peu de la république.
Voilà.
Ce matin, avec mon appareil photo j’ai monté et
descendu le passage plusieurs fois pour conserver en images ces toutes
premières floraisons qu'on attendait. J’ai pu aussi constater que le
chien propre indiquait désormais le chemin des poubelles.
Et puis — surprise ! (les jardins sont ainsi, souvent
prolixes en petits miracles) — alors
que j’allais quitter le passage vers le soleil de la rue de la Folie-Méricourt,
je découvris, blotti à l’abri du vent entre deux colonnes d’eau, tout embrasé
dans son coin d’ombre, un cœur qui se cachait à peine.
On ne sait rien de lui sinon un nom — Low —, mais cette
fleur sauvage m’a chauffé le cœur ! Bienvenue à elle dans le Jardin des
connaissances.
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